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Importation de Véhicules Neufs : Quel apport à l’économie nationale ?

En attendant la délivrance des agréments au profit des concessionnaires, des voix s’élèvent pour dire que dans le contexte de crise financière que connait le pays, les importations de véhicules neufs risquent d’aggraver la situation difficile que traverse le pays.

En effet, nombreux sont ceux qui préconisent la prudence et la retenue dans ces opérations d’importations de véhicules neufs, en raison des faibles moyens financiers disponibles dans le pays. Certains vont même jusqu’à dire que les importations de véhicules ne doivent pas être considérés comme prioritaire. Ils vont même jusqu’à proposer d’autoriser le retour aux importations par les particuliers, de véhicules d’occasion, sans mesurer les risques liés, d’une part à l’inadaptation de modèles Euro 6 à la qualité de notre carburant et d’autre part, aux trafics en tout genres sur l’origine des véhicules (volés) et l’authentification des documents (falsifiés), pour ne citer que ces trois éléments.

Qu’à cela ne tienne et concernant le véhicule particulier, il faut souligner que la défection d’un service de transport public efficace, sérieux, confortable et surtout sûr, pousse les algériens à se procurer coûte que coûte un véhicule. Ce dernier est devenu depuis des années, une nécessité absolue et le moyen privilégié pour leur besoin en mobilité, particulièrement quand il s’agit de déplacements en famille. Aussi, pour ce qui est des véhicules utilitaires en tout genre, rappelons juste que dans un pays aussi vaste que l’Algérie, les marchandises sont acheminées à travers tout le pays en grande majorité, par route. Le recours à l’importation de véhicules utilitaires reste indéniablement indispensable si on veut relancer la machine économique et permettre à nos entreprises d’améliorer leur efficacité. La logistique étant d’une importance capitale dans les rouages et le bon fonctionnement d’une entreprise, nous n’avons donc pas d’autres choix que de recourir à l’importation.

Les carrossiers, où comment diminuer la facture d’importation

Les carrossiers peuvent apporter une contribution non négligeable à la réalisation d’économies sur les importations

Ceci étant dit, il existe néanmoins la possibilité pour le pays de faire des économies considérables et de réduire la facture des importations sur les véhicules utilitaires de transport de personnes et de marchandises, en optant pour des importations ciblées. En effet, il existe dans notre pays des carrossiers connus, dont plus d’une soixantaine de ce type d’entreprises sont agréées par le ministère de l’industrie. Elles sont connues pour activer dans l’aménagement et la fabrication de superstructures comme les bennes-basculantes, les malaxeurs de béton, les citernes, les bennes-tasseuse, les ateliers mobiles, les ambulances, les restaurants mobiles, etc…

Il serait judicieux que les véhicules utilitaires soient importés en « Châssis nus » lorsqu’ils sont destinés à recevoir des superstructures pouvant être fabriquées localement. C’est là qu’il faudra faire intervenir ces carrossiers qui se chargeront de la fabrication de ces superstructures correspondantes à l’activité pour laquelle est prédestiné le véhicule. Cette activité, en berne également depuis l’arrêt des importations, va permettre la création de milliers d’emplois. Au final, la fabrication locale de ces superstructures permettra de réaliser des économies non négligeables, particulièrement en ces temps de vaches maigres. Selon certaines sources, les économies possibles à réaliser par véhicule, varient entre 30 et 45%, selon le type de la superstructure à réaliser. Par ailleurs, outre la création de milliers d’emplois et une forte contribution à la relance de l’activité économique, les importations de véhicules neufs par les concessionnaires vont permettre au trésor public de renflouer ses caisses à la faveur des nombreuses taxes dont fait l’objet le véhicule neuf importé par le concessionnaire. Au total, la somme de ces taxes représente presque 50% de son prix à son arrivée sur un port algérien.

Dans le même ordre d’idée, et pour ceux qui se soucient du peu de réserves de change encore disponibles, il serait judicieux pour eux de regarder plutôt vers les importations effectuées via la licence Moudjahidine. Ces importations, dont le volume a dépassé les 8 000 unités lors du premier trimestre 2021, n’apportent rien de bénéfique au pays, que ce soit en termes de création d’emploi et encore moins, en termes de collecte de taxes pour le trésor public. Il y a également lieu de souligner que ces véhicules importés avec la licence Moudjahidine, ne bénéficient pas du contrat de garantie du constructeur et une fois mis en circulation, son acquéreur (généralement pas son propriétaire légal) devra se débrouiller seul quant il s’agit d’entretenir ou de réparer son véhicule.

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