Importations véhicules neufs : Les premiers agréments imminents

Dans un contexte difficile, marqué par une crise financière importante doublé de la crise sanitaire, l’Algérie est sur le point de revenir à l’importation des véhicules neufs, via des concessionnaires agréées.
En effet, selon certaines informations en notre possession, le ministère de l’industrie est sur le point de délivrer les premiers agréments à cinq concessionnaires. Ces cinq concessionnaires sont les premiers à avoir déposer leurs demandes et le traitement des dossiers se fait selon l’ordre de leurs arrivées. Les premiers agréments qui seront délivrés incessamment seront suivis par d’autres, dès que les dossiers respectifs à d’autres concessionnaires seront déposés, puis étudiés par la commission technique du ministère, seule habilitée à accorder le fameux sésame ou à le refuser.
L’imminence de la délivrance des agréments au profit des concessionnaires traduit la volonté des pouvoirs publics d’en finir avec cette crise du marché de l’automobile qui dure depuis plusieurs années. Dans quelques jours, ce sera enfin le bout du tunnel pour les cinq premiers concessionnaires qui pourront enfin retrouver leur activité. Mais cela ne veut pas dire pour autant que les importations seront effectives dans des délais rapides. Car en plus de la définition de la gamme à importer, de l’établissement d’un business plan, du temps nécessaire à la production des véhicules, de leur acheminement vers l’Algérie, beaucoup de temps peut s’écouler. Cela nous mènera probablement vers la fin de l’année.
De plus, et selon des sources fiables, dans la perspective d’entamer la production des véhicules à destination de notre pays, des constructeurs ont demandé à leurs représentants les dernières analyses effectuées sur les carburants commercialisés en Algérie afin d’adapter le contenu technologique à la norme algérienne en vigueur. Certains concessionnaires se sont rapidement dirigés vers l’entreprise Naftal afin d’obtenir le fameux document des analyses des carburants essence sans plomb et gasoil, permettant d’identifier leurs normes de dépollution. Ces analyses comportent plusieurs paramètres dont nous citerons le nombre d’octane, la teneur en plomb, le teneur en benzène, la masse volumique, la teneur en soufre, la stabilité à l’oxydation, la teneur en gommes actuelles, la corrosion lame de cuivre, l’apparence ou l’aspect, la distillation et la tension de vapeur. Les résultats reçus par un des concessionnaires font ressortir que les dernières analyses effectuées par Naftal datent de plusieurs années…
Qu’à cela ne tienne, le concessionnaire en question les a transmises à son partenaire/constructeur. La réponse de ce dernier ne s’est pas faite attendre puisqu’il souligne dans sa réponse à son représentant algérien, que ses observations font ressortir que, concernant le diesel, le niveau de soufre est très élevé 0,25%, ce qui est équivalent à la norme Euro 1. La Limite supérieure de densité dans la plage est supérieure à la spécification UE ou IS. La valeur de viscosité mentionnée à 20 ° C, est particulière, car normalement, les normes mondiales ne le mentionnent qu’à 40 ° C. Les valeurs de teneur en eau et les résultats de lubrification sont manquants, pourtant très importants en ce qui concerne la fonction FIE.
L’épineuse problématique des carburants

Concernant l’essence sans plomb, la teneur en soufre est de 100 ppm, ce qui correspond à la norme Euro 2. La teneur en aromatique / benzène est élevée. La pression de vapeur Reid s’est également avérée élevée (une valeur indique 80 max.). Cela peut entraîner des problèmes de démarrage à froid.
Pour en savoir davantage, nous avons essayé à plusieurs reprises de joindre les services concernés de Naftal, malheureusement sans succès. La question reste posée de savoir si cette entreprise effectue des analyses sur les carburants qu’elle commercialise, de manière régulière, et encore mieux, si un travail de fond a été entamé afin d’améliorer la qualité de nos carburants, particulièrement en cette période où l’ambition de réussir la transition énergétique est clairement affichée par le gouvernement ? Pour rappel, dans les années précédentes, les nombreuses tentatives des concessionnaires pour convaincre leurs constructeurs de leur fournir des modèles aux normes Euro 5 se sont toutes soldées par une fin de non-recevoir. L’ensemble des constructeurs représentés ont toujours refusé d’exporter vers notre pays des modèles aux normes de dépollution élevées. Car la qualité du carburant commercialisé en Algérie pose de vrais problèmes en termes de normes antipollution. En outre, les constructeurs défendent et protègent leurs images de marque. Ils ne tiennent pas à voir leurs modèles sur le bas-côté de la route en raison de qualité inadaptée du carburant local au contenu technique des mécaniques embarquées. Il y a donc lieu d’y remédier dans des délais les plus brefs possibles. Dans le cas contraire, importer des véhicules neufs mais polluants fera de nous des automobilistes sans conscience.

Dans une autre perspective, ceux et ils sont nombreux, qui militent pour le retour à l’importation des véhicules d’occasion de moins de trois ans, se trompe lourdement ! Les véhicules de moins de trois ans roulant en Europe, sont à la norme Euro 6. Leurs contenus technologiques ne supporteront pas longtemps nos carburants, car non adaptés. De nombreuses pannes peuvent survenir sans avertir. Leurs réparations coûtent très chères alors que le pouvoir d’achat de nos concitoyens accuse de jour en jour, un net recul. Alors pourquoi prendre le risque d’investir son argent dans une voiture qui peut à tout moment nous laisser sur le bord de la route ? La seule option valable à explorer consiste à nous remettre en question, en initiant un vrai travail de remise à niveau de la qualité de nos carburants. Sans cela, il serait vain d’espérer voir l’arrivée de véhicules correspondants à l’ambition de la majorité des algériens de faire de notre pays un modèle de modernité sur la rive sud de la méditerranée.