Concessionnaires automobiles: Le retour aux importations officialisé

Très attendu, le décret exécutif portant le numéro 21-175 a été publié au journal officiel N°34 pour modifier et compléter le décret exécutif 20-227 qui définit les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaires des véhicules neufs.

Ce document apporte de nombreuses modifications par rapport à son devancier, particulièrement dans le sens d’un allégement appréciable des conditions d’exercice de l’activité des concessionnaires. Il apporte également de nouveaux articles favorisant l’émergence du véhicule propre dans l’environnement automobile national. A ce titre, le gouvernement affiche clairement sa volonté de réussir la phase de transition énergétique par la mise à contribution du secteur de la mobilité. Dans cette perspective, 15% du volume global des importations de véhicules neufs seront dédiés aux véhicules électriques. Cette décision suscite néanmoins de nombreuses questions au regard de l’inexistence d’un réseau de bornes de recharge dans le pays. Devant cette situation, il existe un risque important de voir les importations de véhicules électriques produire l’effet inverse de celui escompté. En effet, outre les prix élevés de ce type de véhicules, leur arrivée en Algérie sans que les conditions de leurs utilisations soient réunies, risque de produire l’effet d’un rejet par le marché, que ce soit celui des administrations ou des entreprises que celui des particuliers.

Dans une autre perspective, les concessionnaires sont tenus de fournir ou un titre de propriété ou un contrat de location d’une durée de validité de 10 ans. Cette durée de 10 ans du contrat de location laisse supposer que les concessionnaires peuvent désormais se projeter sur le long terme pour développer leur activité en toute sérénité. Cela implique également que l’agrément de concessionnaire est délivré avec une durée de validité indéterminée. Ce qui va certainement les rassurer quant à la pérennité de leur activité.

Concernant la dotation équipements des véhicules qui seront importés, nous noterons que le décret précise que l’ensemble des véhicules seront équipés dès l’entrée de gamme de l’ABS, de l’ESC et des airbags frontaux. Au-delà de la cylindrée de 1200 cc, ces véhicules seront dotés en plus, du régulateur et limiteur de vitesse. Bien entendu, les clients qui souhaitent acquérir des modèles mieux équipés, peuvent le faire sans aucune contrainte. Les concessionnaires proposeront des modèles bien mieux équipés sur le double plan de la sécurité et du confort. Mais ce qui a changé dans le contenu de ce décret, c’est indéniablement la prise en compte de certaines propositions faites par les concessionnaires au sujet de la durée du contrat de garantie. Cette dernière est passée de 3 à 5 ans et de 100 000 à 120 000 km, au premier critère échu, comme souhaité par les professionnels de la distribution automobile. Dans un autre registre, un des points importants qui a été reconduit sans aucune modification, les importations de véhicules neufs reste l’apanage des nationaux résidents, ce qui veut dire que les entreprises d’importation et de distribution étrangères sont exclues de marché. Cela augure d’une nouvelle configuration du marché puisque selon certaines sources concordantes, les marques qui seront importées dans un premier temps, par sept concessionnaires, sont dans le désordre, BAIC, ZX Auto, MAN, Mahindra, Chery, Geely, Kia-Hyundai utilitaire et Hangcha, une marque de chariots élévateurs. Ces concessionnaires devront juste finaliser leurs démarches par le dépôt du dossier de demande d’agrément, démarche qui prendra environ une vingtaine de jours. D’autres marques seront bien entendu importées par d’autres concessionnaires qui avec l’arrivée du nouveau décret vont certainement accélérer leurs démarches afin retrouver une activité qu’ils ont exercé pendant de nombreuses années.