Dossier des agréments : De notables avancées !

La crise aigüe que connait le marché de l’automobile semble sur le point de connaitre son épilogue au regard des derniers développements que connait le dossier des importations.
Deux dossiers sur quatre acceptés
En effet, le comité technique chargé d’étudier les dossiers vient de finir ceux des quatre premiers prétendants à l’agrément de concessionnaire. Ces premiers dossiers visant à obtenir l’autorisation préalable, concernent des opérateurs activant dans la distribution d’engins, de motocycles et de véhicules particuliers. Deux d’entre eux ont fait l’objet de réserves alors que les deux autres ont obtenu l’accord du comité technique. Cette étape passée, ces deux opérateurs vont déposer dans les jours à venir leurs dossiers de demande d’agrément. Dans le cas où ils sont acceptés, après un délai de 30 jours maximum à partir de la date de dépôt du dossier, ils seront alors très proches de procéder à la première importation de véhicules neufs, depuis 2017.
Par ailleurs, l’entrée en vigueur de la loi autorisant les particuliers à importer des véhicules d’occasion de moins de trois ans, renforce l’idée de la prochaine libération complète du marché. A ce rythme, le second semestre verra de nombreux showrooms ouvrir pour mettre en avant de nombreux modèles de plusieurs marques. Ce sera alors le vrai redémarrage de l’activité de la distribution automobile qui sera suivie vers la fin de l’année par l’activité industrielle avec l’inauguration de l’usine de Fiat et peut-être de celle de Renault. En attendant, restons sur le sujet des importations de véhicules d’occasion de moins de trois ans par les particuliers.
Des VO de moins de 3 ans trop chers !

Cette troisième fenêtre autorisée par les pouvoirs publics, avec les importations par des concessionnaires et la mise en place d’un outil industriel par Fiat, élargi de fait les possibilités offertes aux algériens d’accéder à la possession d’un véhicule. Néanmoins, il est nécessaire de rappeler qu’actuellement dans les pays européens, le véhicule d’occasion de moins de trois ans, a vu sa valeur grimper de 26% durant la période allant de Janvier 2021 à Décembre 2022, selon plusieurs sites spécialisés européens. La hausse de la cote des véhicules d’occasion s’explique par plusieurs paramètres dont nous citerons dans l’ordre de leur manifestation, la pandémie covid19, la crise des semi-conducteurs et la guerre en Ukraine. Les constructeurs ont dû subir ces trois évènements qui les a contraints à diminuer drastiquement les volumes de leurs productions. Du coup, les délais de livraison de véhicules neufs, se sont rallongé, particulièrement sur les modèles les plus prisés, pour atteindre parfois une année d’attente. Cela a eu pour conséquence de voir le marché, du moins une bonne partie, muter vers le véhicule d’occasion récent. Autre conséquence, les VO de moins d’un an ont vu leur volume fondre de 33% alors que ceux âgés de 1 à 2 ans, ont diminué de 25%. La forte demande qui s’est exprimé sur les marché d’Europe pour ce type de véhicules ainsi que l’indisponibilité immédiate de voitures neuves ont provoqué d’une part, un accroissement important de la valeur des VO de -3 ans et d’autre part, une chute de leur disponibilité.
Pour les algériens qui souhaitent acquérir une voiture de ce type, la question de savoir si une telle transaction est profitable mérite d’être posée. Au-delà des risques que peut représenter un tel achat (documents falsifiés, véhicules accidentés ou inondés, véhicules volés, Kilométrage non conforme, …) il convient de tenir compte de nombreuses dépenses pouvant impacter le prix final d’un VO. Il s’agit des frais de déplacement, de séjour, l’assurance du véhicule une fois acheté, son acheminement vers un port d’embarquement et le billet de bateau. Une fois débarqué sur un port en Algérie, il y a lieu de s’acquitter des taxes douanières. Ces dernières, même si elles ont été revues à la baisse, ne permettront pas d’avoir une valeur finale correspondante au pouvoir d’achat des algériens, en net régression, car en amont, le taux de change Euro-Dinar, reste largement défavorable. Par ailleurs, nous rappellerons également que les VO de moins de 3 ans sont quasiment tous à la norme de dépollution Euro6+, alors que notre carburant est encore à la norme Euro3 ou au mieux Euro 4. Ce qui risque de poser des problèmes couteux.
Faire le bon choix
Au final, et sans aucun doute, le véhicule d’occasion de moins de 3 ans sera bien plus cher que son équivalent acheté chez un concessionnaire en Algérie. Il faudra donc réfléchir sérieusement avant de prendre une décision que beaucoup risque de regretter. Dans la perspective proche du début des importations de véhicules neufs, commercialisés dans le réseau des concessionnaires avec un contrat de garantie de 5 ans et une disponibilité de la pièce de rechange d’origine, le choix ne semble pas difficile à faire, entre acquérir un VO de moins de trois ans, sans contrat de garantie et acheter un véhicule neuf en Algérie.