FIAT industrie : Un retour par la grande porte !
Après l’annonce de l’arrivée du groupe Stellantis via la marque Fiat en Algérie, avec un projet industriel, de nombreuses questions restent en suspens…
L’euphorie qui a suivi l’annonce de la signature d’un accord-cadre avec Stellantis, quatrième groupe automobile au monde, dénote de la forte attente du marché algérien quant à la relance de l’activité automobile, via un ou plusieurs projets industriels ou via l’importation par des concessionnaires de véhicules neufs. Le gouvernement algérien a offert une troisième possibilité consistant en l’importation de véhicules d’occasion par les particuliers, une fois tous les trois ans.
Questions en attente de réponses…
Qu’à cela ne tienne, il convient de se pencher sur le projet industriel du constructeur italien Fiat, dont les détails de sa mise en œuvre n’ont pour le moment pas été dévoilés. De nombreuses questions restent en suspens, dont les plus importantes sont relatives au nombre de postes d’emplois qui seront créés au début de l’activité, puis au cours des prochaines années, lorsque l’usine aura atteint sa vitesse de croisière en termes de volume de production. Selon certaines sources, la capacité de production sera de 90 000 unités dès la troisième année. Aussi, aucune information n’a été divulguée sur l’investissement qui y sera consenti. Comment sera conçu cet outil de production ? Intégrera-t-il par exemple, un atelier de peinture ? L’atelier de soudure des éléments de carrosserie, sera-t-il manuel, semi robotisé ou entièrement robotisé ? Quel sera le niveau de transfert de technologie prévu pour les trois premières années ? Quelle sera la gamme qui y sera produite ? Y aura-t-il à terme, des modèles Hybrides ou électriques qui viendront contribuer à la réussite de la transition énergétique initiée par notre pays ? Autant de questions en attente de réponses de la part des dirigeants de Fiat Algérie, à leurs têtes, Samir Cherfan et Olivier François, respectivement directeur de la zone Afrique-Moyen-Orient et Directeur Général de Fiat.
Fiat: Une gamme riche et diversifiée
Ces derniers jours, nous avons vu sur les réseaux sociaux des images de modèles fabriqués au Brésil, annoncés comme étant ceux qui y seront produits par Fiat en Algérie. Au-delà de la fantaisie de cette rumeur, il y a lieu de souligner que le marché automobile algérien a toujours été dominé par les grandes marques Européennes et Asiatiques. Fiat tiendra certainement compte de cet aspect pour proposer ses modèles les plus connus en Algérie, tels que la Fiat 500 et ses déclinaisons Fiat 500 L et Fiat 500 X, le Doblo, la Panda, la Punto, le Scudo, la Tipo et le monospace Ulysse sans oublier la gamme des utilitaires, sous la marque Fiat Professional, s’articulant autour des Fiorino, Doblo Cargo, Talento. Il va sans dire que des choix seront fait en fonction des aptitudes de l’usine et la demande du marché. Dans une autre perspective, il est possible que dans un premier temps, pour des raisons de coûts, le constructeur italien prendra partie pour une production de modèles déjà amortis afin de contenir les prix de vente à des niveaux raisonnables. Pour ce faire, Fiat va également profiter des possibilités offertes par le groupe Stellantis qui table sur une forte réalisation d’économie d’échelle à la faveur d’un partage cohérent et efficace de divers technologies et organes sur les modèles de ses nombreuses marques. En effet, détenteur de 14 labels dont Peugeot, Citroën, DS Automobiles, Abarth, Alfa Romeo, Lancia, Chrysler, Dodge, Jeep, Opel, Maserati, Vauxhall, et bien entendu Fiat et Fiat Professional, Le groupe Stellantis est créé en 2021, grâce à la fusion des groupes PSA Peugeot Citroën et FCA Fiat Chrysler Automobiles, pour devenir le 4ème groupe automobile mondial.
L’usine de Tafraoui s’étale sur une surface de 120 hectares, dont 80 se prédestinent à l’installation de nombreux équipementiers qui viendront fournir l’usine en composants et pièces de première monte. Selon nos informations, parmi eux il y aura trois ou quatre fournisseurs connus en Algérie, ayant déjà activé pour l’usine de Renault de Oued Tlilat. Le constructeur Fiat profitera de nombreux avantages dans la mise en œuvre de son projet. Il s’agit principalement des coûts avantageux de l’énergie, du transport et de la main d’œuvre. En plus, et au regard de l’absence d’une offre sur le véhicule neuf ces dernières années, la marque italienne est certaine de devenir leader du marché algérien, connu pour être un des plus importants d’Afrique. Certes la concurrence sera probablement redoutable, mais l’outil de production lui garantira une avance certaine, particulièrement sur les marchés publics. Ce qui est loin d’être négligeable.
Par le passé, la marque italienne a connu sur le marché algérien, un parcours chaotique qui ne lui a pas permis de s’imposer comme une véritable référence sur le marché. Aujourd’hui, avec ce projet industriel, Fiat dispose d’une réelle opportunité pour conquérir des parts de marché importantes et se positionner sur le long terme pour reprendre une place de choix sur notre marché. Place qui lui a été promise depuis des décennies. C’est un donc un retour par la grande porte que la marque italienne ambitionne de concrétiser ses ambitions sur notre marché.
