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Importation VO moins de 03 ans : Les « pour » et les « contre »

Depuis l’annonce faite par le gouvernement autorisant l’importation de véhicules d’occasion par les particuliers, le débat fait rage sur les réseaux sociaux.

Une bonne partie des algériens reste, semble-t-il, convaincu que ce type de véhicules représente une belle opportunité pour mettre fin à la problématique de la mobilité en s’offrant une bonne voiture à un coût raisonnable. L’autre partie, bien au fait de ce qui se passe au niveau des constructeurs depuis l’arrivée de la pandémie Covid19, penche plutôt vers le choix d’acquérir une voiture neuve dans le réseau des concessionnaires ou celui du constructeur qui s’installera dans notre pays. Pour notre part, il est bien clair que nous restons opposés à l’importation des véhicules d’occasion, pour de nombreuses raisons.

La reprise: Un vrai métier, une vraie solution

La première, réside dans le fait que le véhicule d’occasion existe en Algérie. Il suffirait de lancer le métier de la reprise, quatrième métier d’un concessionnaire automobile, pour voir ce marché tendre vers une structuration bénéfique à l’ensemble de la société algérienne. En premier lieu, le métier de la reprise offrira la possibilité d’étendre la création d’emplois à des milliers de postes. En second lieu, le véhicule d’occasion vendu par un concessionnaire fera l’objet d’un contrat de garantie d’au moins six mois. Son prix reflétera sa vraie valeur et ses documents seront authentiques. L’acheteur sera complètement rassuré, tenant compte qu’il peut se retourner contre le concessionnaire en cas de malfaçon ou de défaut sur le véhicule. Enfin, le trésor public pourra toujours augmenter ses revenus à la faveur de l’insertion de la transaction sur les véhicules d’occasion, dans le commerce officiel.

Risques et normes de dépollution des VO

En revanche, le véhicule d’occasion importé par un particulier fait courir à ce dernier de nombreux risques. Parmi les plus importants, les documents du véhicule peuvent avoir été falsifiés (année de fabrication ou de mise en circulation), son kilométrage revu à la baisse, il pourrait également avoir été accidenté. En outre, et en raison de la pandémie, puis de la diminution de la production des semi-conducteurs, et enfin de la guerre en Ukraine avec la flambée des prix des énergies (Gaz et pétrole), les constructeurs ont vu leurs capacités de production chuter au point où les délais de livraison de véhicules neufs se sont rallongés jusqu’à atteindre un an sur les modèles les plus demandés. En conséquence, de nombreux clients, découragés, ont muté vers l’offre de véhicules d’occasion, provoquant une hausse considérable de leur valeur.

Dans une autre perspective, il faudra également rappeler que les véhicules d’occasion vendu en Europe ont été construit pour les marché européens. Ils sont donc à la norme Euro 6 ou Euro 6+ pour les plus récents ! Tenant compte qu’en Algérie cette norme de dépollution est au niveau 3, des problèmes techniques et des pannes peuvent surgir à n’importe quel moment une fois que le véhicule roule dans notre pays. Ces pannes reviennent très chères, quant elles sont effectivement prises en charge dans notre pays, ce qui n’est pas souvent le cas. C’est donc un autre risque et pas des moindres, que sont sur le point de prendre de nombreux algériens pour enfin ne disposer (pour combien de temps ?) que d’un véhicule d’occasion.

Trop cher le VO !

Aussi, et autre élément à prendre en compte, pour nos concitoyens, il y a lieu de rappeler que pour acquérir ce type de véhicule, ils n’ont pas d’autre choix que de s’adresser au marché parallèle de la devise. Ensuite il faudra qu’ils tiennent compte des dépenses de visa, de transport, de séjour, de l’assurance du véhicule acquis en Europe, de son transfert vers un port d’embarquement (Marseille), et enfin de s’acquitter des droits et taxes une fois arrivé en Algérie. Un simple calcul permet de constater que cette opération est loin d’être avantageuse.

A bien observer la situation actuelle, le parc automobile national est devenu ces dernières années, très dangereux, en raison de sa vétusté (Age moyen dépassant les 15 ans) associée de la rareté de la pièce de rechange d’origine, remplacée progressivement et dans une large mesure, par des pièces non conformes. Ces deux facteurs ont eu pour conséquence une augmentation vertigineuse du nombre d’accidents sur nos routes. A ce titre, les importations de véhicules d’occasion sont loin de représenter la solution idoine pour rafraîchir notre parc et améliorer la sécurité routière. Le renouvellement du parc automobile passe inévitablement par l’arrivée de véhicules flambant neufs, bénéficiant d’un contrat de garantie et acquis dans un environnement légal, respectable et digne.

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