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Crise du marché automobile : Quelles solutions ?

C’est le 1er janvier 2017 qu’est intervenu la crise aiguë que connait l’automobiliste algérien, sans pour autant que les pouvoirs publics mettent un terme à cette situation inédite !

Cela en raison de décisions prises par les autorités de l’époque et sur lesquelles il n’est plus nécessaire de revenir, elles sont connues de tous. Depuis, face à l’absence d’une offre de véhicules neufs dans le réseau des concessionnaires, une faune d’affairistes a investi le marché en proposant des modèles sans contrat de garantie, sans prise en charge en après-vente, à des prix exorbitants ! le tout au vu et au su de tous ! Ahmed Zeghdar, ministre de l’industrie, n’a pas manquer de dire lors d’une de ses interventions, que « les importations sont libres aux particuliers, et que des milliers de véhicules neufs sont quotidiennement mis sur le marché ».

L’arrêt de l’activité des importations de véhicules neufs par les concessionnaires, s’est étendue à l’interdiction de l’importation de la pièce de rechange d’origine, ce qui a valu aux mêmes affairistes d’investir ce marché en proposant des pièces de rechanges loin de répondre aux exigences de qualité et aux normes des constructeurs. En un mot, la pièce de rechange de contrefaçon a connu un boom jamais atteint auparavant. Conséquence première de cette situation, l’accroissement des accidents de la route et le décès de milliers de personnes, ces dernières années. Notre pays est devenu en l’espace de quelques années, un des leaders mondiaux en nombre d’accidents de la route ! avec les conséquences sur les dépenses de soins et de prises en charges de victimes des accidents de la route.

Quelles perspectives industrielles ?

A l’heure où cet article est rédigé, l’annonce de la création d’une entreprise publique en charge du dossier de l’industrie automobile via 42 filiales, semble indiquer que nous ne voulons pas apprendre de nos erreurs passées. Ce projet, s’il vient à voir le jour, pose de nombreuses questions : Quels seront les moyens financiers de cette entreprise pour entamer son activité ? Avec quels moyens techniques va-t-elle mettre en œuvre la construction de véhicules ? De quelles compétences disposera-t-elle ? De quelles technologies et savoir-faire dispose-t-elle ? Quelle sera la marque qui sera produite ? Avec l’apport ou non du constructeur concerné ? Où s’agira-t-il de créer une marque locale, comme l’ont fait des pays comme l’Iran ou le Vietnam ?

Dans ce dernier cas, il faudra alors encourager les entreprises locales productrices de pièces de rechange à investir dans la formation, dans l’acquisition d’équipements, afin qu’elles élèvent le niveau de qualité de leurs produits et répondent aux standards de qualité et de sécurité reconnus par les constructeurs. Cela prendra au moins une dizaine d’année dans le meilleur des cas. Cette nouvelle entreprise en phase de création aura-t-elle les moyens de patienter tout ce temps ? Le doute est largement permis. En attendant, le marché automobile, inexistant depuis plusieurs années, pousse les algériens vers les véhicules d’occasion, mal entretenus, affichés à des valeurs dépassant tout entendement. C’est dire qu’aussi bien les particuliers et les entreprises, souffrent de l’absence des moyens de transport et restent en quête d’une décision salutaire très attendue qui permettrait le retour de l’activité des concessionnaires. Rappelons au passage que ces derniers ont répondu aux cahiers des charges en vigueur, sans pour autant obtenir le fameux agrément …

Les importations seule alternative à court terme !

Enfin, il est clair que notre pays n’a pour l’instant d’autre choix que de revenir vers les importations, seules à même de permettre, à court terme, un semblant de retour à la normale. Quant au projet industriel, il ne pourra être mis en œuvre qu’avec l’arrivée d’un constructeur de rang mondial, auquel il faudra proposer un cadre juridique adéquat afin qu’il puisse investir dans notre pays en toute sérénité. L’industrie automobile et la distribution automobile sont connues pour être de grands pourvoyeurs d’emplois. Nous l’avons vu ailleurs pour l’industrie et ici pour la distribution durant plus de vingt ans, à la faveur de l’arrivée de nombreuses marques, ayant permis la création de plus de 150 000 emplois directs dans le réseau des concessionnaires.

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