M.Patrick Coutellier Directeur Général Saida Citroën : “Priorité à la restructuration”

C’est dans son bureau sis à Reghaia, que le nouveau directeur général de Saida Citroën nous a reçu pour répondre à nos questions. Dans un style simple et direct mais largement empreint de sagesse, M. Patrick Coutellier s’exprime sans fioriture et va droit au but. C’est semble t-il la méthode du groupe GBH.
Le mensuel Automobile :
Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
M. Patrick Coutellier :
Je m’appelle Patrick Coutellier, 43 ans, marié et père de deux enfants, voilà pour ce qui est de la partie personnelle. Concernant le côté professionnel, j’ai débuté dans l’automobile en 1985 chez les automobiles Peugeot en tant que prospecteur, puis j’ai gravi les échelons pour devenir vendeur secteur, avant d’intégrer le service vente société. En 1990, j’ai rejoint les Antilles en tant que vendeur pour Citroën. Cela a duré quelques années avant que je ne rejoigne Renault en Martinique, pour le compte du groupe Bernard Hayot qui m’a offert l’opportunité d’ouvrir le Centre Renault entreprise. Quelques années plus tard, j’ai pris la direction d’un grand projet que j’ai mené à son terme et qui consistait à la création d’un grand Centre Renault entreprise. Ce projet m’a permis d’exercer ma responsabilité pleinement en recrutant et en formant les différentes équipes qui ont animé l’activité sur ce site que j’ai créé. Cette aventure a duré quelques années pour ensuite me voir confier le poste de Directeur Général Adjoint avec pour mission le recrutement, le développement et la relation avec le constructeur.
Mon arrivée en Algérie, suite à l’acquisition de la représentation de Citroën par le groupe Bernard Hayot, est totalement volontaire. C’est un pays qui m’a donné envie de tenter cette nouvelle aventure surtout que l’Algérie est en phase d’ouverture et de développement avec tout ce que cela laisse entendre comme chalenges et défis à relever. Sincèrement, je suis très heureux d’être ici et je le suis d’autant plus que l’accueil qui m’a été réservé a été des plus chaleureux. Pouvez-vous nous dire la nature de l’investissement consenti par le groupe Bernard Hayot dans l’acquisition de Citroën ?
Notre groupe a acquis la représentation de la marque Citroën sur tout le territoire algérien. Notre investissement n’est pas forcement orienté vers l’acquisition des murs des infrastructures existants tels que ce centre de Réghaïa puisque ce dernier reste la propriété de l’ancien investisseur.
Nous avons repris toutes les infrastructures du réseau ainsi que la responsabilité de la distribution de la gamme véhicules, de la pièce de rechange et des services. Nous avons aussi repris tout le personnel comme il a été prévu par le contrat d’acquisition.Quelle évaluation avez-vous fait de la situation de Citroën en Algérie ?
Je suis arrivé le 12 mars dernier pour assister à la signature du contrat d’acquisition de Citroën Algérie. La première action que nous avons initiée est l’inventaire complet des moyens humains et matériel existants.
Nous avons constaté, avec un grand plaisir, le niveau de qualité de ce site de Réghaïa qui, franchement, est impressionnant par la richesse de ses moyens et la qualité de son agencement. C’est un outil efficace qui intègre une grande partie des process de gestion et va certainement nous permettre d’avancer efficacement. Actuellement, nous sommes en pleine phase de recrutement et d’enrichissement de nos moyens humains. Concernant la marque Citroën à proprement parlé, je pense qu’elle mérite une autre place que celle qu’elle occupe aujourd’hui. Nous savons qu’elle dispose d’un fort potentiel en raison, d’une part, de la qualité des produits, mais aussi en raison du fort capital sympathie dont elle jouit. Nous espérons la faire progresser pour la mener là où elle doit être. Quelles sont les premières décisions que vous avez prises ?
La première mesure à laquelle je pense est certainement le renforcement de notre réseau de distribution aussi bien en nombre qu’en qualité. Cela laisse entendre que le réseau d’agents agréés existant profitera très rapidement de programmes de formation lui permettant d’élever son niveau de maîtrise afin d’offrir une prestation digne des attentes des clients. Notre réseau profitera aussi d’une plus grande disponibilité des produits pour lui permettre de répondre rapidement à la demande du marché. Notre début d’activité est largement orienté vers le réseau qui tient une place prépondérante dans notre stratégie de développement. Pour résumer, je dirai que la priorité va au renforcement du réseau d’agents existant en améliorant les standards de représentation, mais en même temps, trouver de nouveaux partenaires qui permettraient à la marque de se déployer de façon cohérente et homogène sur l’ensemble du territoire national. A terme, nous prévoyons d’atteindre une quarantaine de représentations.En quoi consiste la formation du personnel que vous envisagez de mettre en œuvre ?
Traditionnellement, le groupe Bernard Hayot est connu pour investir dans le capital humain de l’entreprise. Notre volonté est de toujours privilégier les ressources humaines en permettant au personnel d’accéder à la connaissance pour être en phase avec les exigences de notre environnement. Nous allons nous appuyer, dans un premier temps, sur nos formateurs en interne, qui seront mis non seulement à la disposition du personnel de Saïda Citroën, mais aussi à celui du réseau d’agents agréés pour offrir la même prestation quels que soient le lieu et le client.La reprise de la distribution de Citroën par le groupe GBH a fait dire à certains de vos homologues concessionnaires qu’aujourd’hui, ils vont devoir faire face à un concurrent redoutable. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Le premier sentiment qu’une telle réflexion m’inspire est certainement le respect. Je voudrais ajouter que j’apprécie particulièrement la considération dont font preuve nombre de concessionnaires vis-à-vis du groupe Bernard Hayot.
Au regard des volumes du marché, il est clair qu’il y a une forte attente par rapport aux résultats de Citroën, mais notre priorité va d’abord vers la restructuration de l’entreprise et du réseau. Les volumes arriveront certainement plus tard quand toutes les conditions seront réunies pour les réaliser.Allez-vous investir le marché en enrichissant votre gamme avec de nouvelles versions ou de nouvelles finitions ?
Depuis notre arrivée, nous avons initié une étude marketing pour connaître plus précisément le marché de l’automobile et la place de Citroën. Nous sommes en phase d’analyses et de récolte d’informations pour juger, en connaissance de cause, des possibilités qui s’offrent à nous. Dans les mois à venir, nous comptons introduire de nouveaux modèles qui n’ont jamais été commercialisés ici comme la citadine C1 qui sera dans quelques mois notre produit entrée de gamme, ce modèle sera proposé en trois et cinq portes, en motorisations essence et diesel. Aussi, nous proposerons régulièrement à notre clientèle des séries spéciales, sachant que beaucoup de clients sont férus de ce type d’offre. Quel est votre objectif volume pour l’année 2008 ?
Etant donné que notre préoccupation actuelle est orientée, comme je vous l’ai dit, vers la formation du personnel et la réorganisation de l’entreprise, ainsi que la restructuration du réseau, nous considérons qu’il serait déjà positif de réaliser un volume équivalent à celui de l’année dernière.A moyen et long terme, quels sont les objectifs que vous vous êtes assignés ?
Notre volonté est évidemment de positionner Citroën à son niveau réel en termes de volume face aux marques françaises. A terme, Citroën devrait détenir environ 05% de parts du marché, ce qui se traduirait aujourd’hui par un volume d’environ 10 000 véhicules. Mais, force est de constater qu’aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, nous ne sommes pas structurés, ni organisés pour réaliser un tel volume. Notre progression commerciale se fera naturellement une fois que la remise à niveau de notre personnel et de nos infrastructures sera achevée.Le marché connaît une croissance soutenue depuis quelques années. Pensez-vous que cela va continuer ?
Je suis malheureusement jeune sur ce marché algérien que beaucoup qualifient de dynamique et je n’ai pas assez de recul pour pouvoir porter un jugement sérieux. Mais certains paramètres objectifs, comme l’âge moyen du parc automobile, me font dire que c’est un marché à fort potentiel de croissance. Souhaiteriez-vous nous dire un dernier mot pour clore cet entretien ?
Je suis très heureux d’exercer, ici, en Algérie, où j’ai été reçu très chaleureusement. Je voudrais aussi remercier l’ensemble du personnel pour sa disponibilité et je voudrais exprimer ma confiance pour l’avenir de Citroën.
