Absence des importateurs étrangers : Les raisons du ministère de l’industrie

Le cahier des charges dédié à l’importation des véhicules neufs exclut l’ensemble des acteurs étrangers de cette activité.
Qu’il s’agisse des filiales françaises Renault et Peugeot ou des importateurs étrangers en charge de représenter sur le marché algérien des labels de renommée mondiale tels que Falcon Motors pour Mitsubishi, Toyota Algérie pour Toyota, Subaru, Hino et Daihatsu, Diamal (CFAO) pour Chevrolet, Saida (GBH) pour Citroën et DS, l’ensemble de ces acteurs importants du marché du véhicules particuliers ne peuvent plus prétendre activer sur le marché algérien.
Le nouveau cahier des charges stipule clairement que l’activité de l’importation et la distribution des véhicules neufs est exclusivement réservée aux résidents algériens. Car même les algériens résidents à l’étranger ne peuvent prétendre à cette activité. En revanche, si ces marques tiennent à être présentes sur le marché national, elles devraient désormais passer par un partenaire local.
Selon le ministère de l’industrie, auteur du nouveau cahier des charges, cette mesure se prédestine clairement à la protection de l’économie nationale considérant que les marques concernées par cette mesure n’ont à aucun moment apporté une plus-value au marché de l’automobile en Algérie, que ce soit sur le plan technique ou financier. En effet, tenant compte des nombreux dépassements constatés au cours de plusieurs années d’exercice consistant pour certains par exemple, en la création de sociétés intermédiaires qui se chargeaient de l’acquisition des véhicules auprès des constructeurs avant de les fournir aux concessionnaires locaux, propriétaires de ces mêmes sociétés, se permettant ainsi d’engranger un double bénéfice sur le dos du client algérien et du trésor public. Selon certains, et à la décharge de ces concessionnaires, l’impossibilité pour eux de transférer leurs dividendes au terme de chaque exercice les poussent à agir en amont afin de préserver leurs intérêts. Dans cette perspective, l’Algérie devrait assouplir ses règles tout en instaurant un climat favorable à l’investissement et à la saine concurrence sans oublier un contrôle rigoureux des flux financiers générés par cette activité.

Des dérapages récurrents !
Par ailleurs, en termes de prestation aux clients, le non-respect du contrat de garantie, l’absence récurrentes de la pièce de rechange d’origine et l’incapacité technique à réparer et entretenir les véhicules sont autant de manquements constatés chez certains de ces distributeurs. A cela on peut toujours ajouter le non-respect des délais de livraison et une communication parfois mensongère afin d’accroître le capital sympathie du marché envers la marque. A ce titre, si la démarche du ministère de l’industrie semble brutale, elle n’est toutefois pas illégitime ! Car il est grand temps que le consommateur algérien soit considéré comme tel, c’est-à-dire un client respectable et respecté, auquel aucun cadeau n’a été fait et qui a toujours payé son véhicule au prix fort !

A ce petit tour d’horizon sur les défaillances de certains concessionnaires de la distribution automobile, nous n’omettrons pas de finir sur cette mauvaise manie de certains qui préfèrent vendre leur stock à des revendeurs pour engranger rapidement de substantiels bénéfices en un laps de temps très court. En conséquence, le père de famille en quête de la voiture de ses rêves se voit orienté par le même concessionnaire vers ses revendeurs qui en plus de créer la pénurie chez lui, affichent des prix bien plus élevés que ceux constatés dans les showrooms.
Dans la perspective de la reprise de cette activité, il est capital de faire cesser ces dérapages. C’est le moins que l’on puisse espérer !