Le groupement des concessionnaires s’en remet au président de la république

Face à la situation dramatique que vivent les membres du groupement et considérant que les vingt refus prononcés par le comité technique sur autant de dossiers qu’il a étudié, reflètent l’absence de volonté de mettre fin à la crise du marché de l’automobile, ils adressent un appel de détresse au président Abdelmadjid Tebboune, via une lettre que nous publions en bas de cet article.
Dans leur lettre, les prétendants à l’agrément de concessionnaire tirent la sonnette d’alarme et se disent victimes de l’administration, en raison, avancent-ils « de l’arrêt de notre activité depuis plus de cinq ans. L’arrêt de notre activité a été décidé au 1er Janvier 2017, par les autorités de l’époque, malgré le fait que nous ayons répondu au cahier des charges 15-58 qui obligeait les concessionnaires à devenir des industriels en mettant en œuvre de projets industriels ou semi-industriels. Parmi nous, certains ont importé des usines de fabrication qui n’ont jamais démarré, car nous avons été écartés aussi bien, de l’activité industrielle que de l’importation de véhicules neufs, au profit du groupe appelé, 5+5 ». Aujourd’hui, ils se considèrent menacés de faillite, au vu des vingt refus prononcés par le comité technique interministériel, malgré le fait que certains d’entre eux ont satisfait l’ensemble des exigences du cahier des charges. Selon eux, cela augure de sombres perspectives pour les mois à venir, particulièrement en raison des informations circulant ces derniers jours, prédisant des modifications sur le cahier des charges, notamment les articles 03 et 04. Pour le groupement, « Ces éventuelles modifications du cahier des charges vont encore retarder le retour de notre activité alors que nous ne sommes, en qualité d’opérateurs nationaux, en aucun cas concernés par les articles 03 et 04 du cahier des charges ». Concernant ce point précis des éventuelles modifications des articles 03 et 04, les opérateurs que nous avons contactés soulignent unanimement « que d’éventuels amendements au cahier des charges, ne doit pas retarder la délivrance des agréments au profit des opérateurs nationaux méritants, ayant satisfait l’ensemble des exigences légales ».
Avançant de lourds arguments militants pour le retour de l’activité d’importation et de distribution automobile, le groupement souligne dans sa lettre, les milliers d’emplois directs qu’il peut créer, la redynamisation de l’économie, les taxes qui seront collectées au profit du trésor public, estimées à 50% du prix de chaque véhicule neuf importé, le renouvellement du parc automobile dont la moyenne d’âge est de plus de 15 ans, ce qui pourrait contribuer à faire chuter le nombre d’accidents, et les conséquences dramatiques que vivent de nombreuses familles. Dans le même ordre d’idée, le groupement précise, l’impossibilité pour eux d’importer la pièce de rechange d’origine, en raison des modifications apportées sur les codes d’activité portés sur leurs registres de commerce respectifs, les obligeant à détenir un agrément pour importer la pièce de rechange. Par ailleurs, en tant qu’opérateurs nationaux, les membres du groupement rappellent au président de la république, que les bénéfices dégagés de leur activité ont toujours été réinvestis en Algérie, créant de nouveaux emplois et améliorant sensiblement, d’une année à l’autre, la qualité des prestations offertes. En revanche, les opérateurs étrangers transfèrent chaque année leurs dividendes vers leurs pays respectifs, ce qui représente selon eux, des pertes considérables en devises, pour le trésor public.
Des prix largement accessibles selon le groupement
Le groupement a également souhaité éclairer le président de la république sur les tarifs que comptent appliquer ses membres. Selon lui et à titre d’exemple, le prix TTC d’une citadine d’entrée de gamme variera entre 990 000,00 Da et 1 800 000,00 Da, selon les marques. Les Mini Truck seront disponibles à partir de 1 050 000,00 Da TTC, alors que les Pick up s’afficheront à partir de 2 300 000,00 Da. Sur le segment des poids lourds, les prix varieront entre 1 900 000,00 et 4 700 000,00 Da TTC, selon les marques.
Autre sujet et non des moindres abordé dans cette lettre, le groupement n’y va pas de main morte : « les importations de véhicules multimarques, effectuées par des opérateurs ayant pignon sur rue, qualifiés faussement de concessionnaires, alors qu’il est de notoriété publique qu’un concessionnaire légal doit disposer d’un contrat de représentation d’un constructeur automobile, ce qui est exactement notre cas », précise-t-il, ajoutant que « les importations effectuées par ces opérateurs multimarques, en utilisant la licence Moudjahid, proviennent de garagistes, de mandataires et de certains réseaux de revente, n’offrant pas la garantie de 05 ans à laquelle nous avons souscrit et dictée par le cahier des charges. Aussi, ces opérateurs, n’offrent ni service après-vente, ni pièces de rechange, alors que ces obligations nous les prenons en charge normalement, dans le cadre de notre métier de concessionnaire automobile, conformément à ce que prévoit la loi ».
Forts d’une longue expérience dans la distribution automobile, ces opérateurs nationaux ayant investi des sommes considérables sans pour autant voir le bout du tunnel, sont menacés aujourd’hui par une banqueroute, après avoir satisfait aux trois derniers cahiers des charges, instaurés depuis 2015. Si parmi eux, certains dossiers ne sont pas conformes à la législation, cela ne donne pas le droit à l’administration de rejeter en bloc l’ensemble des demandes formulées, car certaines répondent sans aucun doute, aux exigences du décret exécutif et au cahier des charges.
Le recours au président de la république via une lettre, confirme si besoin est, que la situation de ces opérateurs, induite par une gestion approximative du dossier automobile par l’administration, est en situation d’urgence, après une longue période de patience qui dure depuis le 1er Janvier 2017.
Ci-après la lettre du GCA adressée au président Abdelmadjid Tebboune

