Agréments des concessionnaires : encore quatre refus !
Le comité technique interministériel vient de décider le refus à quatre dossiers de prétendants à l’agrément de concessionnaire automobile, portant le nombre de rejets à vingt.
La tendance négative se confirme d’une semaine à l’autre et le marché du véhicule neuf va continuer à manger son pain noir encore de très longs mois. Parmi les quatre dossiers ayant essuyé un refus, sans même avoir reçu des réserves, il y en un au moins qui mérite largement d’obtenir son agrément. C’est du moins ce que nous avons constaté au regard de la qualité des documents fournis, largement conformes aux exigences du cahier des charges. Aussi, et au-delà des documents contenus dans son dossier, cet opérateur, outre une longue expérience dans la distribution automobile, dispose de toutes les infrastructures et du matériel et des équipements nécessaires au bon fonctionnement de son entreprise. Il y a donc lieu de se poser la question de savoir sur quoi se base le comité technique pour rejeter un tel dossier ?
Pour rappel, d’autres prétendants à l’agrément de concessionnaire ont subi le même sort, mais au moins ils avaient reçu des notifications de réserves qu’ils avaient levées avant de se voir contraints de s’en remettre au comité de recours, après avoir essuyé un refus. Apparemment, le comité technique semble décidé à ne plus formuler de réserves, puisque sur les vingt dossiers qu’il a eu à traiter, les onze derniers ont reçu un refus catégorique, sans passer par les réserves, contrairement aux neuf premiers !
Où cela va-t-il mener les opérateurs qui ont fait confiance à l’administration en répondant à trois cahiers des charges depuis 2015, pour voir leur activité stoppée net depuis janvier 2017 ? La gestion du dossier automobile, très approximative et sans aucune vision sur le moyen et long terme, démontre l’incapacité de l’administration à s’adapter aux exigences de l’heure. En effet, alors que les opérateurs économiques algériens sont dans une situation d’urgence, en attente de décisions salutaires pour redynamiser leur activité et contribuer à la relance économique du pays, l’administration, de son coté, prend tout son temps en ne respectant même pas les règles dictées par le cahier des charges, se contentant de botter en touche pour éviter d’assumer ses responsabilités. C’est d’ailleurs à cela que le premier magistrat du pays, Abdelmadjid Tebboune, a fait référence en dénonçant les lenteurs et blocages de l’administration et en condamnant clairement ces agissements ayant pour but d’empêcher le retour de l’activité économique vers la croissance.
Le produit automobile est connu pour être une locomotive de croissance. C’est sans aucun doute, un moyen efficace contribuant à la performance des entreprises. Un véhicule utilitaire représente cinq emplois. Face à ces considérations et en l’absence d’un projet industriel sérieux, l’urgence d’un retour vers les importations n’est plus à démontrer. L’administration pour sa part, semble avoir une autre vision, aux antipodes des ambitions que devrait avoir un pays comme l’Algérie.
Aujourd’hui, l’absence de volonté de mettre fin à la crise du marché de l’automobile, est soutenue par les rimeurs qui courent depuis la semaine dernière, consistant à avancer la possibilité de revoir le cahier des charges en raison de la prétendue incapacité des opérateurs à répondre à ses exigences. Si cette tendance se confirme, ce sera un nouveau coup porté à l’image de notre pays, victime de plusieurs changements de la réglementation dans le domaine de l’importation automobile, alors que les opérateurs, du moins un bon nombre d’entre eux, ont déposé des dossiers tout à fait conformes aux contenus du cahier des charges. Cela va encore provoquer une perte de temps considérable et remettra la fin de la crise du marché à des échéances lointaines.