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Véhicules électriques : Enjeux et contraintes

Intégré à hauteur de 15% maximum dans le volume des importations des concessionnaires, le véhicule électrique, toutes marques confondues, sera la grande nouveauté dans les mois à venir.

Dans un document publié par l’APS, nous apprenons qu’une étude a été initiée par Naftal, dans le but de connaitre l’avis des algériens sur l’imminente arrivée des véhicules électriques dans les showrooms des concessionnaires. Il ressort, selon le premier conseiller du PDG de Naftal, Adel Bentoumi, que 66% des automobilistes interrogés sont prêt à franchir le pas en passant au véhicule électrique.

Des contraintes objectives

Évoquant les contraintes qui peuvent empêcher l’émergence de ce type de véhicules, 31% des automobilistes sondés citent le manque de maîtrise et de savoir-faire dans l’entretien et la réparation dans les réseaux des professionnels de la distribution automobile. 30% évoquent l’absence de bornes de recharge, alors que 22% citent les tarifs élevés des véhicules électriques comparativement aux véhicules thermiques. Enfin, 18% craignent l’absence de pièces de rechange d’origine.

Les arguments cités par les personnes sondées, à même selon eux, de freiner le développement du véhicule électrique sur le marché algérien, sont logiques et justifiés. Malgré ces contraintes que nous pouvons qualifier de temporaires, il n’échappe à personne que notre pays est signataire de la COP21 et que la taxe carbone sera applicable dès 2030. L’Algérie est donc dans l’obligation de s’orienter vers ce type de véhicules afin que la mobilité apporte une contribution efficace dans la réussite de la transition énergétique initiée par les pouvoirs publics. C’est également un axe majeur qui contribuerait à la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles.

Quelles tarifications douanières pour le VE ?

Pour réussir la transition de notre mobilité vers les véhicules électriques, il y a lieu pour les pouvoirs publics de revoir les tarifications douanières, estimées à 30%. Sachant que les voitures électriques sont affichées à des prix bien plus élevés que les véhicules à moteurs thermiques, il sera difficile, voire impossible, pour le marché de franchir le pas en abandonnant le moteur thermique pour l’électrique. Rappelons que l’Algérie est un marché de prix et que le pouvoir d’achat des algériens a beaucoup perdu de ses capacités, ces dernières années. Revoir les taxes douanières et réfléchir à des aides ou des soutiens qui encourageraient le passage du véhicule thermique à l’électrique, en parallèle de la révision des tarifs douaniers, sont des démarches nécessaires.

Des compétences nationales prêtes à relever le défi

La première borne de recharge électrique installée à Naftal Cheraga a été conçue et produite par Amimer Energie, un opérateur algérien.

Concernant l’absence des bornes de recharge, et comme nous l’avons évoqué plusieurs fois ces derniers temps, il existe des compétences nationales, capables de relever ce défi. Amimer Energie en est une. Cette entreprise algérienne est l’auteur de la conception et de la réalisation de la première borne de recharge pour véhicules électriques installée au niveau de la pompe à essence de Naftal de Cheraga, il y a à peine quelques jours. Cet opérateur économique algérien, produit une gamme de borne de recharge assez large, aussi bien à usage domestique qu’à usage externe, (lire l’article publié le 12 Avril 2021). Outre ses compétences techniques, il dispose de capacité de production qui pourrait permettre l’installation d’un réseau de borne de recharge à travers le territoire national dans des délais raisonnables. Il s’agit donc de faire confiance aux compétences nationales, particulièrement en cette période de crise multidimensionnelle, où notre pays ne peut plus se permettre de dépenser le peu de réserves encore disponibles.

Le SAV, une préoccupation majeure ?

Dans une autre perspective, les craintes exprimées par les algériens sur le sujet de la capacité des réseaux après-vente des concessionnaires d’entretenir et de réparer les véhicules électriques, avec une disponibilité de la pièce de rechange d’origine, sont légitimes au regard de ce qu’a vécu le marché par le passé. En effet, le service après-vente a toujours été le parent pauvre de la distribution automobile. Les concessionnaires, par le passé, ont toujours privilégié l’activité commerciale au détriment du service après-vente. A l’époque, le marché en pleine croissance, marqué par un niveau d’exigence des clients quasiment nul, a fait basculer l’essentiel des préoccupations des concessionnaires vers la course aux volumes de vente, négligeant l’activité après-vente de manière flagrante. Pourtant, ils savent tous que c’est l’activité après-vente qui est la seule à même de pérenniser leurs présences sur le marché. Avec le retour imminent des importations, espérons que les professionnels de la distribution automobile ont tiré les leçons du passé, en mettant l’accent sur la formation de leurs personnels techniques respectifs, et en accordant une attention particulière à cet aspect de leur métier et de leur responsabilité. Cette attention devrait également s’étendre à l’ensemble des agents du réseau de distribution afin que tous les clients, où qu’ils se trouvent, puissent bénéficier des mêmes prestations. Il y a aussi lieu de souligner l’importance du respect du contrat de garantie qui est passé, comme stipulé dans le cahier des charges 21-175 du 09 Mai dernier, de 3 ans 100 000 Km à 5 ans 120 000 Km, au premier critère échu.

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