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Marché automobile : Après la pluie le beau temps ?

Le comité technique interministériel a entamé hier la réception des dossiers des postulants à l’activité de concessionnaire automobile.

Il était temps que cette opération soit mise en œuvre au regard de l’état critique dans lequel se trouve les entreprises du secteur automobile. Il faut rappeler que c’est depuis le 1er Janvier 2017 que l’activité de l’importation de véhicules neufs a été mise en berne. Ce qui veut dire que c’est depuis près de cinq ans que les concessionnaires patientent dans l’espoir de retrouver leur activité. Pendant tout ce temps, ils ont dû prendre leur mal en patience et se sont adaptés à toutes les situations imposées par une législation marquée par une instabilité chronique, au cours de toutes ces dernières années.

La banqueroute, ou presque…

A partir de 2017, excepté les 5+5, élus à l’activité du montage, les autres entreprises du secteur ne pouvaient plus exercer leur activité d’importation et de distribution. Après un certain temps, beaucoup ont dû licencier une bonne partie de leurs personnels, provoquant la perte de milliers d’emplois. Leur activité s’est réduite au service après-vente qu’ils ont maintenu malgré une situation des plus difficiles. Outre toutes ces années perdues, ils ont consenti d’importants investissements pour répondre aux différents cahiers des charges qui se sont succédé. Certains ont cru bon d’investir dans la fabrication de pièces et de composants automobiles, en vain ! D’autres ont importé des usines complètes destinées à la fabrication de motos, sans apport de la banque, dans l’espoir d’entamer une activité industrielle. Ce matériel est aujourd’hui, encore en souffrance, dans des caisses !  Au final, nombreux sont ceux qui ont failli déposer leurs bilans pour cause de banqueroute !  

Quotas par marque ou plafonnement du montant des importations ?

Afin de connaitre leurs sentiments suite au dépôt de leurs dossiers au niveau du comité technique du ministère de l’industrie, certains se sont dits « soulagés de venir prétendre à l’agrément afin de retrouver leur métier et leur passion ». Après toutes ces années de disette, d’autres plus prudents, estiment que « rien n’est encore acquis au regard de la situation financière du pays. Nous savons très bien que le pays ne peut pas se permettre de consacrer un montant important aux importations de véhicules, comme nous ne savons pas si des quotas par marque seront mis en place ou si ce sera un plafonnement du montant global des importations qui nous sera proposé ? ».

Il ne faudra pas s’attendre à des importations massives pour ce qui reste de l’année 2021

Effectivement, pour le moment nul ne sait quel sera le volume que les concessionnaires pourront importer. Tenant compte du fait que nous sommes dans un marché de prix, le paramètres volume aura son influence dans les négociations avec les constructeurs. « Nous avons besoin de voir plus clair afin que chacun de nous puisse assumer ses responsabilités en connaissance de cause », renchérit un autre, à ce sujet. Dans la perspective de l’obtention du fameux agrément, les concessionnaires ayant déposé leurs dossiers devront patienter au maximum une vingtaine de jours. Cette période sera probablement mise à profit, par les plus entreprenants, pour préparer d’ores et déjà, leurs équipes respectives, à l’arrivée des premières importations, et avec elles, anticiper sur de nouvelles perspectives.

Vers une redoutable concurrence !

Malgré les incertitudes qui planent encore sur ce noble métier, les professionnels que nous avons approchés se disent disposés à fournir aux clients des prestations honorables, que ce soit dans la vente, dans l’après-vente et dans la disponibilité de la pièce de rechange d’origine, ainsi que dans le respect du contrat de garantie. A ce titre, et vu la forte demande qui ne manquera pas de se manifester dès les premières importations et en raison de la modestie des volumes qui seront disponibles, chacun voudra dès le départ, marquer son territoire et séduire le plus grand nombre possible de clients. Cela va certainement induire une redoutable concurrence entre les différentes marques, ce qui profitera aux automobilistes algériens, qui ne manqueront pas de s’en réjouir ! Mais nous ne sommes pas encore là, le marché devra patienter encore un peu.

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