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Importation de véhicules de moins trois ans : Une catastrophe annoncée !

Quelle aubaine pour les pays d’Europe ! En effet, si le décret paru sur le journal officiel n°44 du 08-06-2021, son article n°34, en page 11, relatif à la loi de finance complémentaire de 2021, autorise l’importation des véhicules de tourisme de moins de trois ans, par les particuliers résidents, une fois tous les trois ans. Si ce décret et suivi d’un texte d’application, Il préfigure d’une catastrophe pour les particuliers qui seront tentés par une telle aventure trop risquée.

Car il s’agit bien d’un risque que s’apprêtent à prendre de nombreux algériens, inconscients de l’arnaque qui se trame sur leurs dos, par les nombreux réseaux de trafiquants installés dans les grandes villes d’Europe. Ces derniers se préparent depuis longtemps pour envoyer de vielles voitures, dans notre pays et de nombreux autres pays d’Afrique. Pour ce qui nous concerne, alors que le monde civilisé a entamé sa transition vers le véhicule propre, nous, nous nous préparons à accueillir toutes les épaves représentées par des modèles qui ne réussissent pas le passage du contrôle technique dans leurs pays respectifs. Il existe de nombreuses catégories de véhicules d’où seront puisées ces offres à l’export, provenant de parc de sociétés de location et de leasing, mais également des voitures accidentés et maquillés et d’autres volés ou inondées. Ce type de véhicules seront proposés après avoir subi une lourde préparation, afin de leur donner un aspect attrayant.

Qu’à cela ne tienne, outre que ces importations vont ouvrir la voie à de nombreux dépassements, il y a lieu de préciser que nos concitoyens, du moins ceux qui ne cessent de revendiquer l’autorisation d’importer des voitures de moins de trois ans, se trompe lourdement ! Pour bien comprendre le problème, notons que dès le départ, les algériens vont acquérir les Euros nécessaires à leurs achats de voitures d’occasion, au taux de 210 Da pour 1 Euro (aujourd’hui). Ce taux de change va bondir dans les jours qui viennent d’une manière importante. Sans anticiper sur la valeur qu’il atteindra dans quelques jours (heures), le montant acquis sera déposé dans une agence bancaire. Ce qui veut dire qu’avant même d’avoir commander son véhicule, le montant en Euro déposé à la banque fait perdre à son propriétaire une somme en dinars, considérable. Cette perte représente la différence entre les taux officiel et le taux parallèle. D’un autre coté, l’augmentation du taux de change parallèle risque de provoquer un dangereux glissement du dinar.

Dans un second temps, à défaut de pouvoir partir en Europe acheter sois même sa propre voiture de moins de trois ans, en raison de la crise sanitaire et des restrictions sur les déplacements à l’étranger, un membre de la famille ou un ami proche résidents à l’étranger, peut se charger de l’acquisition du véhicule. Sera-t-il en mesure de détecter d’éventuels malfaçon sur la voiture ? sur ses documents ? le véhicule a-t-il été accidenté puis maquillé ? autant de questions que nous avons posés à un transitaire installé à Marseille et des revendeurs de la région Lyonnaise et à Alger. Unanimement, nos interlocuteurs ont reconnu que l’acquisition d’un véhicule d’occasion pour l’export, fait courir à l’acheteur de gros risques. En plus, la chute des capacités financières des algériens ainsi que les prix en vigueur en Europe des voitures réellement moins de trois ans, sont élevés. En leur ajoutant les frais de transport, les frais d’assurance, les frais de dédouanement, la voiture la moins chère reviendra en bout de course, plus chère qu’un véhicule neuf vendu par le concessionnaire en Algérie.

En définitif, ce décret, s’il est appliqué, va permettre aux pays d’Europe de profiter de cette aubaine pour se débarrasser d’une bonne partie de leurs épaves. Cela leur permettra de renforcer la transition de leurs marchés, vers les véhicules propres. Alors que nous, au delà de la protection de notre environnement, nous risquons de voir le nombre d’accidents croître, ainsi que le nombre de drames qui se déroulent quotidiennement sur nos routes. Une véritable déchéance !

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