Groupe Volkswagen : Skoda pour une nouvelle approche sur le marché algérien

Pour le groupe Volkswagen, le marché africain revêt une importance particulière. D’où de nouvelles décisions et une nouvelle approche.
Pour le groupe allemand Volkswagen, après une courte expérience au cours de laquelle il avait chargé la marque ibérique Seat, de jouer sur le continent africain, le rôle de fer de lance des marques du groupe, à partir du marché algérien, une nouvelle vision se dessine désormais, avec la nomination de la marque Tchèque Skoda, pour ce rôle. Le constructeur tchèque, devenu propriété du groupe Volkswagen depuis l’année 2000, va reprendre le flambeau en assumant la responsabilité d’être la locomotive des marques du groupe de Wolfsburg sur notre continent. En effet, Seat ne disposant pas d’une expérience assez étoffée sur les marchés de l’export hors d’Europe, c’est maintenant à Skoda qu’est confié ce rôle de conquête à travers un ambitieux projet industriel, en phase de maturation. Pour Seat, une nouvelle stratégie ciblant les marchés européens est mise en œuvre, destinée via le développement d’une offre de véhicules électriques consistante, à conquérir de nouvelles parts de marché en s’affirmant comme un authentique constructeur européen.
Skoda Algérie pour reprendre la marche en avant

A la faveur de cette évolution et de ces choix décidés par le groupe allemand, le retour vers un projet industriel via le constructeur tchèque, Skoda, ne serait qu’une suite logique du projet déjà initié en Algérie en 2017, Sovac Production, avec lequel il est associé. Skoda étant un constructeur plus que centenaire puisque fondé en 1895, dispose d’une longue histoire qui se conjugue avec celle de son propre pays. Il dispose de réelles capacités d’adaptation à la psychologie du client maghrébin, africain et moyen-oriental. Les histoires des uns et des autres, recèlent de nombreuses similitudes, particulièrement entre la Tchéquie et l’Algérie, même si elles se sont produites à des périodes et à des distances différentes. La relance de ce projet industriel à Relizane, par la marque Tchèque consiste selon nos informations, en l’installation d’un véritable outil de production qui permettra dès sa mise en œuvre de fournir et de satisfaire le marché local en véhicules particuliers et d’utilitaires légers, avant d’aller vers les pays limitrophes du Maghreb, puis dans une seconde phase, vers les pays africains subsahariens. Pour ce faire, Skoda apportera son savoir-faire technologique, et travaillera à soutenir et favoriser l’émergence d’un réseau de sous-traitance local. Il pourrait ainsi, conclure et faire aboutir les nombreux projets que le groupe Sovac avait initié et qu’il n’a jamais pu concrétiser. Ces projets concernaient en premier chef, la mise en œuvre d’un réseau de sous-traitants qui aurait pu contribuer à l’émergence d’une véritable industrie automobile.
Des atouts déjà en place
Depuis quelques temps, des informations font état de la volonté du groupe allemand de revenir via sa marque tchèque Skoda, à travers la relance de l’usine de Relizane. Dans cette perspective, il pourrait bénéficier des installations du groupe Sovac, que ce soit le site de Relizane, ou le siège du groupe algérien et son réseau de distribution, tous conçus selon les normes et les standards chers au groupe allemand. Par ailleurs, il est de notoriété publique que Sovac disposait déjà de compétences avérées, dont pourra bénéficier le constructeur tchèque dès son arrivée sur le marché algérien. Ce personnel compétent, représente une véritable force de frappe, capable de propulser rapidement la marque vers le haut de la hiérarchie du marché.
Une stratégie gagnant-gagnant !
De son côté, Skoda dispose de forts arguments à même de lui permettre d’accomplir convenablement cette mission sur le continent africain. À commencer par une gamme de produits riche et variée, aisément adaptable aux marchés maghrébins et subsahariens, connus pour être des marchés d’accès à l’automobile. Les modèles développés sont reconnus pour leur qualité de fiabilité et de robustesse ainsi que leur caractéristique d’accessibilité. C’est dans cette perspective ambitieuse que son excellence l’ambassadrice de la république Tchèque, Madame Lenka Pokorna, a été reçue il y a environ deux mois, par le ministre de l’industrie, Monsieur Mohamed Bacha. Cette rencontre a permis des échanges fructueux dans la perspective de renforcer d’une part, le partenariat économique entre les deux pays et d’autre part, de favoriser le retour sur le marché algérien du groupe Volkswagen, via la marque Skoda. Selon les informations à notre disposition, Skoda est très intéressé par l’idée de venir installer une usine de production automobile dans un pays comme l’Algérie, attractif par son marché estimé potentiellement à 400 000 unités par an, d’une main d’œuvre qualifiée et pas très chère, ainsi qu’une position géographique, idéale pour développer l’activité export.

Il suffirait d’une une volonté politique…
Aussi bien pour Skoda que pour notre pays, un tel projet industriel pourrait permettre aux deux parties des perspectives alléchantes et de substantiels profits. Pour le constructeur Tchèque, il s’agira de se positionner sur un marché porteur, considéré à juste titre comme le second marché le plus volumineux en Afrique. Outre les marchés du continent, il offre également l’opportunité d’accéder à de nombreux marchés du proche Orient. Pour Skoda, l’Algérie pourrait devenir une véritable plateforme de développement et de conquête !
Dans cette optique, et selon nos informations, son excellence l’ambassadrice de la république Tchèque, est disposée à rencontrer les autorités algérienne dans le but de faire avancer ce projet. Nous croyons également savoir qu’une visite de représentants du constructeur pourrait avoir lieu au début du mois de juillet prochain. Cette importante délégation sera reçue au ministère de l’industrie et ira découvrir les différentes infrastructures et autres installations dont dispose le groupe Sovac. Elle profitera de l’occasion pour s’entretenir avec les cadres et les collaborateurs de cette entreprise.
Enfin, il convient de souligner que la convergence des intérêts des deux parties sur ce sujet de la mise en place d’un outil industriel permettant la fabrication de véhicules Skoda en Algérie, va certainement consolider les relations historiques, aussi bien entre l’Algérie et la république Tchèque, que celles avec le groupe allemand, Volkswagen.