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La première borne de recharge pour VE installée cette semaine

Dans la perspective de l’arrivée de véhicules électriques via les importations des concessionnaires, la première borne de recharge pour ce type de voitures sera opérationnelle dès la fin de cette semaine.

La transition énergétique initiée par les pouvoirs publics va franchir ces jours-ci, une étape symbolique et importante à la faveur de l’installation dans le pays, de la première borne de recharge au niveau de la station Naftal de Cheraga. L’option choisie par le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, d’aller dans le domaine de la mobilité, vers l’usage progressif du véhicule électrique, va connaitre donc, le début de sa concrétisation. Bien entendu, et selon nos informations, d’autres bornes seront mises en place graduellement, afin de constituer un réseau cohérent, indispensable à l’usage du véhicule électrique, qui permettra aux algériens de se familiariser à ce type de véhicules, et de l’adopter. L’objectif sur le long terme, étant d’inverser la tendance actuelle en passant des moteurs thermiques à l’électrique. Dans cette perspective, le ministère de la transition énergétique, dirigé par Chemseddine Chitour, en collaboration avec ses homologues de différents secteurs, tels que le transport, l’énergie, les finances, le commerce et l’intérieur, ainsi que l’ensemble des composantes de la société, table sur la réussite de cette phase de transition pour permettre au pays de se sortir définitivement de sa forte dépendance aux énergies fossiles

Améliorer les conditions d’importation du VE

Si l’installation symbolique de cette première borne marque la volonté des autorités à franchir le pas vers l’usage de véhicules électriques, il convient de souligner que cette volonté doit être confortée par de nouvelles décisions où de nouveaux textes de lois qui permettraient l’arrivée sur notre marché, dans de bonnes conditions, de ce type de véhicules. Il s’agit entre autres, de revoir la nomenclature des taxes douanières, de la TVA et d’autres frais liés à l’importation de ce type de véhicules, sachant que la taxe douanière à elle seule est de 30% contre 15 sur le véhicule thermique. D’un autre côté, le pouvoir d’achat des algériens, en constante dégradation, ne permettra pas l’accès au véhicule électrique en raison, et c’est de notoriété publique, de son prix bien plus élevé que celui du véhicule traditionnel. Dans ce contexte, il y a lieu également de réfléchir à la mise en place d’un dispositif de soutien aux consommateurs, dans le but de permettre au plus grand nombre possible, d’accéder à ce type de véhicule.

Dans une autre perspective, il existe dans notre pays de fortes traditions de consommation, très conservatrices et bien ancrées dans l’esprit de nos concitoyens. Le manque de formation des techniciens en après-vente, doublé de contenus technologiques de plus en plus élevés sur les véhicules, rebutent bon nombre d’algériens à acquérir une voiture au contenu technique inhabituel pour eux. Nous l’avons vu par le passé avec l’arrivée de la transmission automatique, avec les équipements de sécurité tels que les airbags et l’ESP, qui de leurs points de vu, accroissent le prix des véhicules et les rendent inaccessibles, plus qu’autre chose! Aussi, en termes d’entretien, ils considèrent, parfois à juste titre, que le niveau de maîtrise des techniciens en après-vente chez les concessionnaires, n’offre pas assez de garantie sur leurs capacités à réparer certaines pannes, particulièrement quand il s’agit d’électronique.

Il y a donc lieu de tenir compte de l’ensemble des paramètres, afin de préparer le terrain à l’arrivée du véhicule électrique dans les showrooms des concessionnaires. Ces derniers, contrairement à ce qui a été interprété par bon nombre de nos concitoyens, ne sont pas obligés de consacrer 15% de leurs volumes d’importations, aux véhicules électriques. Les volumes des véhicules électriques qui seront importés le seront selon les commandes exprimées par le marché et leur part ne dépassera pas les 15% notifiés par le décret 21-175. En revanche, ils sont tenus de mettre en valeur et de promouvoir la gamme de leurs modèles électriques. Dans cette optique, les pouvoirs publics devraient clairement encourager les institutions publiques à passer à l’usage des voitures électriques. Ministères, administrations et entreprises publiques doivent être les premières institutions à donner l’exemple. Cela permettra à ces véhicules de bénéficier d’une plus grande exposition qui aboutira certainement, à convaincre les algériens à adopter ce type de véhicule.

Des bornes 100% algériennes

Pour revenir à la borne de recharge qui sera opérationnelle dès Jeudi prochain, il convient de souligner qu’elle a été produite à 100% par Amimer Energie (voir carvision.dz, article du 12 Avril 2021). Une entreprise algérienne connue pour être spécialisée dans les énergies renouvelables. Elle dispose d’une expérience de plus de trente ans dans ce domaine et agit aussi bien en Algérie, en étant un partenaire de Sonelgaz, qu’en Afrique subsaharienne où elle exporte son savoir-faire, à travers la production et l’installation de stations photovoltaïques, de production et d’entretien de groupes électrogènes et de réalisations en EPC de centrales électriques.

Cette première borne de recharge en Algérie, dispose d’un contenu technique appréciable. Son fonctionnement est très simple. Installée en milieu urbain ou sur les grands axes routiers, elle est accessible via une carte magnétique prépayée. Des abonnements mensuel, trimestriel ou annuel, selon le choix des clients, sont disponibles. Cette carte permet via une application dédiée, de consulter son solde, de connaitre l’état de la recharge, le temps de recharge restant, de localiser la borne et d’en réserver une à distance, de consulter l’historique et d’imprimer sa facture. Elle offre un niveau de sécurité très élevé en étant le seul moyen permettant d’arrêter l’opération de recharge, de débrancher la prise du véhicule et donc d’accéder à la voiture. Cette borne, dite « Rapide », affiche une puissance de 43 KW et est capable de recharger deux véhicules en même temps. Elle se caractérise par sa flexibilité qui lui permet d’être paramétrable afin de s’adapter aux besoins de la puissance disponible sur son lieu d’installation. Sa puissance totale peut être abaissée jusqu’à 7 KW. Pour cette grande première, la station Naftal de Cheraga dispose d’une puissance de 22 KW, la borne installée sera paramétrée en fonction de cette donne pour qu’elle puisse donner la pleine mesure de ses potentialités H24, 7 jours sur 7.

Vue de la station Naftal de Cheraga où sera installée la première borne de recharge pour les véhicules électriques.

Pour rappel, Amimer Energie a déjà développé d’autres bornes de recharge, aussi bien externes que domestiques. La seconde borne externe dite « Ultra Rapide », dispose d’une puissance de 150 KW. Comme son nom l’indique, elle peut charger plus rapidement et peut accueillir trois véhicules en même temps. Flexible, elle peut également adapter sa puissance à deux niveaux, 150 et 60 KW. Concernant les bornes domestiques, les modèles développés s’articulent autour de trois niveaux de puissance : 3,5 KW, 7 KW et 11 KW. Les deux premières puissances utilisent une source monophasée, la troisième quant à elle, est alimentée par une source triphasée. Ces bornes de recharge produites localement autorisent de grands espoirs de voir un jour se concrétiser le projet de fabrication de véhicules électriques. Ce projet déposé par Amimer Energie au niveau du ministère de l’industrie, dénote de la vision de cette entreprise qui n’hésite pas à se projeter vers l’avenir avec de grandes ambitions. Ces ambitions consistent à contribuer à faire franchir au pays cette étape cruciale de la transition énergétique dans un secteur, celui de la mobilité, fortement marqué par une industrie automobile mondiale en pleine mutation vers le véhicule électrique. A la faveur de ce projet, l’Algérie doit profiter de cette transition pour aller vers une industrie automobile propre, pour enfin s’inscrire dans une démarche pérenne, à même de lui permettre de s’établir de manière définitive, dans la modernité.

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