Trésor public : Des manques à gagner considérables !
Alors que les importations de véhicules neufs sont constamment différées, le citoyen algérien n’a pas d’autre choix que de prendre son mal en patience.
Outre le préjudice subit par les nombreux amoureux de la voiture, toujours en attente de l’arrivée des premières importations, soulignons que le consommateur n’est pas le seul à faire face à cette situation qui, par la force des évènements, s’étend au trésor public qui enregistre des manques à gagner considérables depuis l’arrêt de l’activité des concessionnaires. Ces derniers à l’affût de la moindre avancée de leurs dossiers respectifs au niveau de la commission technique du ministère de l’industrie, sont réduits à attendre un signal qui tarde à venir de la part de cette institution.
Cette situation inédite que connait le marché automobile n’est pas sans conséquence sur de nombreux secteurs de l’activité économique. Car à bien regarder, outre les citoyens et le trésor public, les entreprises subissent également cette absence de véhicules neufs et font face à d’énormes difficultés, sachant que la route demeure le moyen le plus usité pour acheminer les marchandises vers leurs marchés.
Des non-perçus importants
Mais revenons au préjudice, ou plus exactement au manque à gagner enregistré par le trésor public. Tenant compte d’un prix du véhicule (une citadine d’entrée de gamme) de 7 000 Dollars, rendu au niveau d’un port en Algérie, soit un prix en dinar de 945 000,00 Da, sur la base d’un taux de change de 135 Dinars pour 1 Dollar. Une fois le véhicule arrivé en Algérie, le concessionnaire doit s’acquitter des droits de douanes de 15%, soit 141 750,00 Da. Puis 2% de droits d’importation, soit 18 900,00 Da. Ensuite, il devra régler la TVA de 19%, soit un montant de 179 550,00 Da. Il lui faudra ajouter la taxe sur le véhicule neuf de 100 000 Da, vu que le modèle pris en exemple est doté d’un moteur essence d’une cylindrée comprise entre 0.8 et 1.2 cc. Il faudra également régler la TAP de 3% soit un montant de 28 350,00 Da. Enfin, le concessionnaire doit payer le timbre de 500 Da. Au total, les taxes collectées par le trésor public dans le cas de l’importation d’un véhicule du segment des citadines d’entrée de gamme, atteint 469 050,00 Da (Voir le tableau ci bas).
En considérant que le volume global qui sera importé est de 150 000 véhicules, et tenant toujours compte que les modèles importés appartiennent à la catégorie des citadines, le montant total engrangé par le trésor public est estimé à 70 357 500 000,00 Da, ce qui correspond à 521 166 666,67 Dollars.
Dans une autre perspective, il convient de préciser que dans le tableau ci-bas, il n’est pas tenu compte ni de la marge des concessionnaires, ni de la vignette ni de l’assurance. Ces frais supplémentaires seront bien entendu, à la charge du client final. Enfin, le montant des taxes perçues par le trésor public est estimé à presque 50% du prix du véhicule à son arrivée au port algérien.
Face à cette situation, alors que le pays connait une crise financière aiguë, le retour de l’activité des concessionnaires peut apporter une contribution non négligeable au redémarrage de l’activité économique, particulièrement dans le domaine de l’emploi, sachant que chaque infrastructure dédiée est à même de compter au bas mot, une trentaine de collaborateurs. Alors, à quand le retour aux importations des véhicules neufs ?
VN | 7 000 $ | |
VN en DZD | 945 000,00 | |
15% Droits de Douane | 141 750,00 | |
2% Taxe D’importation | 18 900,00 | |
19% TVA | 179 550,00 | |
TVN | 100 000,00 | |
TIMBRE | 500,00 | |
3% TAP | 28 350,00 | |
TOTAL TAXE | 469 050,00 | |
TAXE TOTALE POUR 150 000 Véhicules | 70 357 500 000,00 | |
TAXE EN DOLLARS | 521 166 666,67 |