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Qu’apportera le retour au montage automobile ?

L’actualité automobile de ces derniers jours laisse entendre que le retour (Temporaire ?) vers le montage est une question de quelques jours.

En effet, de nombreuses informations publiées par la presse, s’accordent à dire que les autorités ont décidé de libérer les kits des composants en souffrance au niveau des ports du pays afin de permettre à certaines entreprises, éligibles à la reprise de cette activité, à se remettre au travail pour produire le volume correspondant aux Kits disponibles. Ce retour vers l’activité du montage automobile est-il provisoire, c’est-à-dire, juste pour consommer les Kits déjà payés aux fournisseurs ? Ou sera-t-il le prélude à une nouvelle aventure dans l’industrie automobile, alors que le cahier des charges industriel, dans sa nouvelle mouture, exige un taux d’intégration de 30% dès le démarrage de l’activité, mais aussi et surtout, a supprimé les avantages fiscaux et parafiscaux accordés auparavant ?

Des prix probablement très élevés

Au regard de ce qui précède, il semblerait donc que le volume des véhicules qui sera assemblé fera l’objet de taxations énoncées par la loi de finances du 11 Décembre 2019, portant N°19-14. Ces taxes douanières sont de l’ordre de 15% pour les véhicules n’excédant pas 1800 cc et de 30% pour les véhicules dotés de cylindrées comprises entre 1800 et 2000 cc. Au-delà des 2000 cc la taxe douanières est de 30%. A cette taxe, il faut ajouter 60% de TIC. En commun, l’ensemble des cylindrées font l’objet d’une TVA de 19% à laquelle il faut ajouter 2% de taxe d’importation. La question qui reste posée est de savoir si la taxe sur le véhicule neuf (TVN) est applicable ou pas. Dans ces conditions, il sera impossible pour les opérateurs du montage d’envisager un retour pérenne vers cette activité. Tenant compte des conditions qui prévalent actuellement en Algérie, conditions marquées par une crise financière aiguë, une chute de la valeur du dinar et le ralentissement de l’activité économique, les algériens subissent de plein fouet une baisse substantielle de leur pouvoir d’achat. Dans ces conditions, le retour au montage automobile ne pourra avoir aucun avenir. Outre l’inaccessibilité des véhicules pour la majorité des algériens, cette activité n’apportera rien de positif au pays tant que nous ne disposerons pas d’un tissu de fournisseurs, producteurs de pièces conformes aux standards des constructeurs, qui permettrait d’élever le taux d’intégration et de baisser les prix sur les véhicules produits localement.

La tendance électrique, une opportunité à saisir

L’Algérie se doit de saisir l’opportunité du véhicule électrique

Notre pays devrait discuter avec un grand constructeur de renommée mondiale afin qu’il puisse venir installer son outil de production. Pour ce faire, l’Algérie devra lui accorder l’ensemble des facilités requises pour un tel projet. Il faudra également lui garantir la pérennité de la législation, car avec les modifications successives du cahier des charges, et l’instabilité des équipes gouvernementales, il sera hypothétique de prétendre convaincre un constructeur d’investir dans notre pays. Pourtant, les atouts ne manquent pas à l’Algérie ! Son marché considérable, sa main d’œuvre qualifiée et bon marché et son positionnement géographique, sont autant d’arguments à même de lui permettre de prétendre à un meilleur destin dans l’industrie automobile. Dans cette perspective, si un constructeur s’installe dans le pays, il faudra dessiner avec lui l’avenir de cette industrie à tendance lourde vers la production de véhicules propres, en particulier électriques. Si cette donne n’est pas prise en compte aujourd’hui, il sera impossible à notre pays de concrétiser le rêve de toute une nation, à savoir disposer d’une véritable industrie automobile installée sur le long terme.

A bien observer, la production de véhicules à moteurs thermiques est sur le point de s’éteindre dans les pays les plus avancés. L’Algérie doit prendre le train de la modernité en s’insérant dans cette nouvelle tendance du véhicule propre. Elle se doit de saisir cette opportunité ! Dans le cas contraire, il serait vain d’espérer quoi que ce soit, surtout dans l’industrie automobile.  

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