Le marché automobile national est sur le point de prendre son envol. C’est ce qui ressort des dernières évolutions constatées ces derniers jours.
Après l’arrivée de Chery et le lancement en grande pompe d’Opel, le marché a vu le retour de la marque JAC qui a entamé la livraison de ses camions. Ces trois marques ont rejoint l’italienne Fiat qui poursuit son avancée à la faveur de la mise en œuvre d’une nouvelle organisation qui lui permet de réduire de manière significative les délais de livraisons sur certains de ses modèles. Fiat est d’ailleurs sur le point d’inaugurer officiellement son usine de Tafraoui, ce qui lui permettra de réduire les tarifs de la Fiat 500 et lui permettre d’être plus concurrentielle et de ratisser bien plus large, particulièrement chez les jeunes, sa clientèle de prédilection.
Dans un futur proche, il est attendu le lancement de Geely, prévu pour le 21 Décembre. Entre Chery et Geely, véritables frères ennemis, la bataille pour gagner la sympathie du marché a commencé il y a déjà quelques semaines, c’est-à-dire dans la foulée du lancement de Chery et l’annonce de son premier prix sur le Tigo2 Pro à 1 990 000 Da. Pris de panique, les responsables de Geely répliquent deux jours après avec l’annonce d’une version dépouillée du GX3 Pro à 1 970 000 Da. La guerre des prix est donc bel et bien lancée alors que pour Chery, la première importation d’un volume conséquent n’a toujours pas eu lieu et de son côté, Geely n’a même pas introduit ses premiers modèles !
Geely-Chery : La bataille a déjà commencé
Cette façon de faire de ces deux marques chinoises est diamétralement opposée à celle adoptée par Fiat et Opel, qui dès leurs lancements commerciaux avaient procédé à l’importation de volumes pour fournir leurs réseaux de distribution, permettant ainsi aux potentiels clients de découvrir les modèles dans les showrooms des agents distributeurs à travers les différentes wilayas du pays. Cela démontre déjà d’une grande différence dans la capacité et la maitrise de la gestion d’une marque automobile. Qu’à cela ne tienne et au regard du déficit que connait le marché, les clients ne sont encore pas trop regardant sur les aptitudes des importateurs dans la gestion des marques. Ce qui les intéresse en premier lieu, c’est évidemment l’arrivée de véhicules flambants neufs. Et les annonces successives de Chery et Geely publiées sur les réseaux sociaux pour tenir en haleine les potentiels clients, permettent à ces deux marques d’avoir une existence virtuelle et de capter ainsi l’attention d’une partie du marché, particulièrement celle aux revenus modestes. Cette dernière qui ne voient pourtant rien venir continue de patienter. Mais avec le temps qui passe, le doute risque de s’installer et le retour du boomerang pourrait s’avérer dévastateur d’autant qu’il semblerait que de nombreux clients ont déjà changé d’avis en annulant leurs commandes après avoir passé des journées entières devant les showrooms de Chery sans avoir de réponses précises à leurs doléances. Ce n’est même pas le début d’une réelle commercialisation et on assiste déjà à de nombreuses déception exprimées sur plusieurs pages sur les réseaux sociaux. Qu’en sera-t-il dans quelques semaines quand la cohue des clients se manifestera au niveau du réseau de distribution, comme ça a été le cas la semaine dernière ?
Comme chacun le sait, l’absence d’une offre sur le véhicule neuf pendant plusieurs années a créé un déficit tel qu’il sera difficile de le combler. Il faudra beaucoup de temps, certes ! Mais il faudra également que les concessionnaires se montrent à la hauteur de leurs responsabilités, toutes leurs responsabilités, car la gestion d’une marque automobile nécessite de réelles compétences et non d’une existence virtuelle sur les réseaux sociaux permettant à ses auteurs de se gargariser à longueur d’annonces. La réalité du terrain est toute autre et la pérennité d’une marque automobile sur un marché donné, dépend dans une large mesure du niveau de satisfaction de ses clients. C’est le seul baromètre sur lequel doivent tabler les véritables professionnels. Quant aux autres…