Bonne nouvelle pour le marché de l’automobile. Deux grandes marques viennent de recevoir l’aval du comité technique qui vient de leur délivrer leurs agréments. Il s’agit de Citroën et MAN.
La liste des détenteurs de l’agrément pour l’importation et la distribution de véhicules neufs vient de s’élargir pour atteindre dix (10) marques. Ces marques sont réparties comme suit : Quatre pour les véhicules particuliers, Fiat, Opel, JAC et Citroën. Trois sur la catégorie des poids lourds avec JAC, Daewoo Trucks et MAN. Trois pour les engins avec Hyundai, Manitou et Sunward et enfin, une marque de Motocycles, Lifan. Notons que dans ce décompte, JAC est présente sur deux catégories différentes (Poids lourds/utilitaires légers et véhicules particuliers).
Une reprise au ralenti…
Cette liste démontre bien que l’ensemble des segments de marché sont représentés. Ce qui est de bon augure en attendant l’arrivée de nouvelles marques, dont certaines sont sur le point de déposer leurs demandes. En attendant, il convient de souligner que le marché ne retrouvera certainement pas le dynamisme tant souhaité en raison de nombreux paramètres dépassant la seule volonté des concessionnaires. En effet, la crise que connait l’industrie automobile au niveau international ne manquera pas de se répercuter sur le marché algérien. La reprise se fera au ralenti et les prémices de ces difficultés nous les constatons déjà avec l’arrivée de la marque italienne Fiat lancée le 19 Mars dernier mais qui a du mal à se fournir en véhicules prêts à être livrés. Les commandes enregistrées à aujourd’hui sont loin d’être livrées et les délais risquent d’être très long. Certaines sources parlent de plus de 200 jours d’attente sur certains modèles ! La tardive réouverture du marché y est pour quelques choses, sachant que les business plans pour cette année 2023 n’ont été communiqués aux usines que depuis quelques semaines. Tenant compte du fait que les constructeurs font face à de grandes difficultés pour répondre aux besoins de différents marchés en activité constante depuis des décennies, il faudra s’attendre à voir les commandes de plusieurs concessionnaires partiellement satisfaites, du moins au cours de cette première année de reprise. Cela est d’autant plus valable pour les marques européennes comparativement aux asiatiques en provenance de Chine. Ces dernières semblent en effet avoir davantage de flexibilité et de capacités d’adaptation comparativement aux marques européennes. Des marques comme JAC, Cherry et Geely, lorgnent vers le marché algérien avec de grandes ambitions.
Fiat, Opel et Citroën : La bataille aura-t-elle lieu ?
Qu’à cela ne tienne, l’arrivée de Citroën avec une gamme largement rafraîchie, va redonner un nouveau souffle au marché qui profitera d’un début de concurrence qui ne manquera pas de s’installer entre les marques du groupe Stellantis Fiat, Opel et Citroën. A moins qu’une stratégie de conquête est déjà mise en place pour un partage des parts de marchés défini pour chaque marque. De ces trois marques, la française semble la mieux placée pour retrouver rapidement des volumes respectables en 2023 en raison de sa longue histoire sur notre marché. Citroën va retrouver de nombreux amoureux de la marque, de véritables inconditionnels certes moins nombreux que ceux des autres françaises Peugeot et Renault, mais des connaisseurs très fidèles aux valeurs des chevrons. Face à elle, l’allemande Opel aura du pain sur la planche au cours de cette première année ou du moins ce qui en reste, particulièrement en raison de sa discrétion sur notre marché. Autre handicap que pourrait partager ces deux marques et qui risque de freiner leur progression sur notre marché, le pouvoir d’achat des algériens en net recul ces dernières années alors que les prix des véhicules européens connaissent une hausse de près de 30%. Pour Fiat, les tarifs sont connus et s’avèrent bien au-dessus des capacités du marché. Mais l’italienne pourrait profiter d’un avantage déterminant avec l’ouverture de son site industriel d’Oran à la fin de cette année. Les responsables de Stellantis ont déjà annoncé que l’usine d’Oran permettra de tirer les prix vers le bas et permettra un accès plus large aux automobilistes algériens.
C’est ce que souhaitent ces derniers en attendant les arrivées d’autres labels qui viendraient asseoir le vrai redémarrage du marché. Même si le dynamisme qu’il avait connu par le passé ne sera certainement qu’un lointain souvenir.