Fiat El Djazair : Objectif 50 000 ventes en 2023 !
La cérémonie de lancement de la marque italienne Fiat s’est déroulée ce matin au niveau de l’hôtel Sheraton d’Alger.
Cette cérémonie, très attendue par ailleurs, a été rehaussée par la présence des ministres de l’industrie et du commerce, Ali Aoun et Tayeb Zitouni. A leurs côtés, nous avons noté la présence des ambassadeurs d’Italie en Algérie et d’Algérie en Italie, Ainsi que les plus haut responsables du groupe Stellantis, détenteur de la marque Fiat, représentée par Olivier François, président directeur général de Fiat, Samir Sherfan et Hakim Boutehra, respectivement responsable de la zone Mena et responsable de la zone Maghreb.
Pour beaucoup d’algériens, le lancement de Fiat revêt un caractère particulier au regard de la grave crise qui a secoué le marché de l’automobile, resté sans offre sur le véhicule neuf pendant plusieurs années. Aujourd’hui, l’arrivée de Fiat sur le marché algérien marque la fin de cette malheureuse crise et ouvre de nouvelles perspectives pour le marché. Ces nouvelles perspectives ont bien été tracées par Olivier François qui, se basant par les fortes relations entre l’Algérie et l’Italie, a décrit Fiat comme « la marque du bonheur et du sourire ». De son côté, Samir Sherfan a confirmé les ambitions du groupe Stellantis, via la marque Fiat, de développer une véritable industrie automobile. Il a notamment mis l’accent sur les investissements prévus, le recrutement du personnel et sa formation dans le but d’offrir les produits les plus adaptés au marché et des services de qualité, particulièrement dans le réseau de distribution. Enfin, Hakim Boutehra a procédé à la présentation de la gamme lancée sur le marché et les prix de chaque modèle.
Un défi relevé
Mais ce que l’on retient de cette arrivée de Fiat sur le marché national, c’est surtout le défi relevé en l’espace de quelques semaines pour être au rendez-vous fixé par les plus hautes autorités du pays. Ce qui était loin d’être aisé. En effet, mettre en place un réseau de distribution en quelques semaines, recruter le personnel et le former sur les produits, tenir l’engagement du 19 Mars sont autant de missions accomplies en un temps record. A travers cet engagement, le groupe Stellantis démontre son intérêt pour le marché algérien, notamment par le projet industriel en cours de réalisation.
Dans une autre perspective, et Hakim Boutehra y a fait allusion à la fin de son intervention, les débuts de l’activité commerciale sera loin d’être facile en raison de l’importance de la demande qui ne manquera pas de s’exprimer. La clientèle de Fiat qui va se manifester à travers l’ensemble des infrastructures du réseau de distribution, pour l’acquisition d’un modèle, devra se montrer patiente pour être livrée. En effet, le volume des véhicules importés (moins de 200) servira à être exposé dans les showrooms des agents agréés. Selon des sources dignes de foi, de nouvelles importations sont prévues pour les mois prochain avec un volume de 500 unités en Avril, 1200 en Mai et 10 000 en Juin. Ce n’est donc qu’à partir du mois de Juin prochain que l’activité commerciale dans le réseau de Fiat commencera à être dense. Le marché devra donc patienter encore quelques semaines pour pouvoir se faire livrer sa voiture dans des délais plus ou moins raisonnables.
Des tarifs jugés en hausse
Qu’à cela ne tienne, et habitué à toutes sortes de contretemps, les algériens, via les réseaux sociaux ont exprimé leur désarroi face aux tarifs dévoilés ce matin, particulièrement ceux des véhicules particuliers jugés élevés. Connu pour être un marché d’accès à l’automobile, le marché national a toujours était marqué par une prédominance des segments d’entrée de gamme. Aujourd’hui, le premier modèle de la marque Fiat se trouve être un concept unique en son genre, qui a contribué à construire l’image sympathique du constructeur italien. Ce modèle, la Fiat 500 en entrée de gamme, est affichée à partir de 2 635 000 Da. La finition intermédiaire est cédée au prix de 2 780 000 Da et la finition haute est quant à elle affichée au prix de 2 920 000. Difficile à avaler pour une large frange de la population dont les revenus sont situés à moins de 50 000 Da. Sur le segment supérieur, la 500 X est proposée en entrée de gamme au tarif de 3 790 000 Da et la finition supérieure est à 4 060 000 Da. La berline tricorps Tipo est affichée à 2 995 000 Da en entrée de gamme, la finition intermédiaire à 3 145 000 Da et la finition supérieure est cédée au prix de 3 325 000 Da.
Pour les véhicules utilitaires, le Doblo est au prix de 3 259 000 Da et le Scudo à 3 970 000 Da. Le Ducato disponible en trois finitions, est affiché à 4 120 000 en entrée de gamme (Ducato) et 4 420 000 Da sur la finition intermédiaire, et 4 590 000 Da sur la finition la plus haute. Bien entendu, ces tarifs sont tous en TTC. Les algériens doivent se rendre à l’évidence que l’industrie automobile a lourdement été impactée par divers phénomènes, obligeant les constructeurs à revoir à la hausse leurs tarifs. Outre les matières premières, la pandémie Covid 19, la crise des semi-conducteurs puis la guerre en Ukraine, sont autant d’évènements qui ont impacté l’activité de la construction automobile. Ces données ne plaident pas en faveur de la réduction des coûts de production, bien au contraire ! Par ailleurs, sur le marché national, le pouvoir d’achat des algériens n’est plus ce qu’il était il y a quelques années, contribuant de fait à percevoir les prix des véhicules comme inaccessibles. Pourtant, considérant que pour une première sur le marché algérien, les responsables de Fiat ont certainement dû tenir compte de l’ensemble des données du marché. L’annonce faite par Samir Sherfan de commercialiser plus de 50 000 unités durant l’année 2023 démontre bien que tout a était pris en compte.